Triste jour aujourd'hui, il y a dix ans que notre ami Paul sucombait tragiquement d'un arrêt cardiaque. Paul c'était le copain d'enfance, puis le complice dans les folles années, le témoin de mariage et l'Ami fidèle.

Alors gars !

Tu de vais venir manger la selle de chevreuil, boire une bouteille de bordeaux et je dois faire ta nécro, je suis où moi dans ton jeux ? Tu as truqué les cartes, tu avais 5 bours et 6 As c’est pas sérieux çà… !

Alors là, tu fais fort petit pote

C’est rare, mais là,…….. j’ai l’angoisse de la page blanche.

Les Hommes en blanc ont dit que tu avais trop ceci, trop cela, trop, trop et trop. Tu t’es arrêté, simplement, certes pas de manière académique, ce samedi 13 octobre de la première année de ce nouveau siècle. Tu as vécu à 120% même 240%, tu te donnais partout, il y en avait pour tout le monde, tu paraissais inextinguible, infatigable, mais voilà, trop c’est trop, terminé bâton comme tu aimais dire.

Paul,

Nom de baptême Paul-André, P’tit Paul, Popaul pour les copains, Paulan pour la Famille, ou Paulan l’Indien pour tes petits copains de quartier, les mistons du Versoix, pourquoi nous as-tu lâché ?

Combien ?

Combien d’aventures avons nous vécues ensembles, il est impossible de les comptabiliser, il y a les virées, les vacances, le camping, les anniversaires, les Noël, les St Sylvestre ou simplement les soirées en commun, en communion autour d’une table, de préférence avec un bon repas et une bonne bouteille. 55 ans d’histoire ne se racontent pas, nous les avons vécus.

Pour en arriver là, il a fallu que tu naisses, il y a 58 ans et quelques mois, chez le boulanger de la rue du Versoix. Tu étais le 3^ème d’une famille de 4 enfants.

Dans les temps fort de notre petite enfance, il y a eu le jour où tu as gravi l’échelle de couvreur dressée contre ton immeuble et qui dépassait le faîte et Toi, avec tes couches culotte et ton petit tablier bleu, tu étais tout en haut ; aussi, quand tu piquais la thune dans la caisse de la boulangerie paternelle pour t’acheter des petits pains à la concurrence, ou payer des boules de chewing gum et les distribuer à tous les copains, la poche kangourou de ton tablier en était gonflée. Les amandes et les noisettes issues de la réserve de ton Père et que tu distribuais généreusement. La pipe que tu avais achetée soi-disant pour l’anniversaire de ton Paternel et que tu partageais avec les copains comme un calumet de la paix, sur le chemin du collège Primaire. Déjà petit tu ne faisais pas les choses à moitié.

L’Artiste,

Plus tard, tu as orienté tes études professionnelles à l’Ecole d’Art appliqué de la Ville où tu as obtenu ton diplôme de bijoutier – joaillier en 1962. Avec ton diplôme en poche, tu as ouvert boutique à la rue du Vieux-Cimetière. Quelques temps plus tard c’est la marine marchande suisse qui t’a attiré, qui t’a lancé un nouveau défi et tu es parti pour le Mozambique, l’Afrique du Sud, Madagascar mais aussi le Canada. Après quelques années, tu as posé ton sac de matelot et à nouveau tu t’assieds à l’établi dans ton nouvel atelier à la rue du Rocher et à la rue du Locle ensuite.

Tu as besoin de bouger et tu te lances en 1973 dans l’enseignement de ton Art à l’école qui t’avait formé. Là tu as fais tous les brevets nécessaires qui te permettaient d’être nommé à titre définitif en 1977. Tu as été l’auteur de plusieurs livres traitant du Sertissage, de la Connaissance des pierres précieuses, de l’Histoire du bijou et de la Granulation. Au Canada tu as aussi enseigné à 2 ou 3 reprises pendant tes vacances. Ta vie ne fut que création d’objet de luxe qui t’ont valu de nombreux prix à Genève et à Bâle, également à l’étranger. Tu as tutoyé les grands comme Michael Good.

Ta rigueur professionnel de l’enseignement de ton Art t’as permis de conduire de nombreux élèves à la réussite, tu leur as donné le goût du concours et plusieurs se sont illustrés en remportant des prix nationaux ou internationaux, notamment le prestigieux Golay – Buchel à plusieurs reprises.

Ta famille,

Il n’y a pas eu seulement le travail, ta famille est importante pour toi et au décès de ta chère Maman, tu reprends le rôle de rassembleur des tiens. Avec Rachel, tu as fondé ta propre famille en 1967. Ton épouse te quittait tragiquement après 8 ans de vie commune, non sans te laisser, en 1972, une petite Eva que tu adores.

Par la suite, tu as connu plusieurs compagnes, mais ton besoin d’en savoir et d’en connaître plus t’ont empêché de te fixer.

Et la cuisine,

Là aussi depuis tout jeune tu t’es donné, tu as appris et tu t’es amélioré pour te révéler un Grand Chef. Certains marchands de soupe pourraient t’envier. Au début des années 60 tu remplaçais ton Père, pendant ses jours de congé, au fourneau du Café de l’Ouest. Tu préparais des repas de St Sylvestre dans les restaurants et dernièrement encore pendant tes vacances, tu as tenu et fait briller le Relais des Taillères.

A ta table de la rue du Chalet ou à celle de ta ferme de la Brévine, tu as reçu ta Famille et nombre d’Amis, de Copains, soit pour les sèches au beurre ou un repas gastronomique ; toujours avec enthousiasme et chaleur.

La Brévine,

Tu aimais aller t’y reposer, respirer l’air frais et courir à la cueillette des champignons. Rencontrer d’autres gens, d’autres mentalités et tu refaisais de nouvelles connaissances.

De caractère fonceur et entreprenant, à la rigueur ferme déguisée sous une certaine nonchalance le Petit Homme a fait de Grandes Choses et……. son Cœur était bon.

Toi petite Eva, vous les Sœurs, Robert, et la proche famille vous pensez qu’avec Marie-Jeanne, nous pouvons vous présenter des sincères condoléances ?

Non… !

Nous pleurons avec vous.

Adieu Ami

Achille

Sa dernière carte

StPetR01

Son dernier cadeau Post-Mortem

Ses créations

Tu incarnais la joie de vivre

La Joie de Vivre3

Littérature :

Technologie du sertissage / Paul-André Grether

Connaissance des pierres précieuses / Paul André Grether

Histoire du bijou / Paul André Grether

Technologie du sertissage / P.A. Grether

La vie continue

Dim les Gags du Dim sur l'Bleu

Dix ans

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