Voyage vers le ciel
Pas d'blême, et ne pleure pas on ne va pas au ciel pour de bon. D'ailleurs on préférera l'Enfer où sont tous les copains, parce qu'au Ciel on risque de s'ennuyer.
Tout d'abord, le jeudi 4, débarque la Dan. Pour les ignorants, c'est la Frange aînée de M-J. Mais elle n'est pas seule, elle est avec son Jules. Non pas l'Jules de M-J, pisque le Jules de M-J c'est H-IL, mais l'Jules de Dan, lui c'est Pieteur.
Le Samedi, juste pour l'heure de la soupe, Seb le Neveu, tu sais le P'tit qu'est plus grand que le Grand, etc. Tu connais la chanson. C'est lui qui débarque, mais il n'est pas seul, non ni copain ni copine, juste simplement son sac de parapente. C'est qu'il parapentait quelques jours pas bien loin. Tu ne peux pas t'imaginer la place que ça prend ce p'tit joujou, eh ben ça ressemble à ça. Et pis, y a encore le sac courant, le sac de couchage, le sac des surprises qu'il apporte. Il ne vient jamais les mains vides vers son Tonton et sa Tata.
Le Wik se passe en compagnie d'une raclette et quelques canons de Fendant évidemment. Seb s'en va déjà vers seize plombes, demain pas d'bol y bosse dans l' zéro-sept.
Soudain le Dimanche soir, une agitation secoue la maison, les valises et les sacs volent de gauche et de droite et surtout s'alourdissent au fil des minutes. Car demain c'est le départ un coin avant huit plombes. M-J conduira tout le monde et le matos à la gare et reviendra déposer la bagnole. Cricri la voisine, nous ramène notre Cheffe de Course. Œuf corse ! Ouf !
Lundi huit, avant huit plombes et trente broquilles, le train remonte la Vallée du Rhône jusqu'à Visp/Viège. On déménage les valoches, on se bouge et on s'enfile dans un tortillard rouge, un tchoutchoubahnli qui nous monte, crémaillère aidant à la station de Zermatt. Station des Stations, avec son Cervin emblème mondialement connu si ce n'est plus loin. Les bâtiments sont abondamment fleuris. Pas parce que nous arrivons, mais parce que c'est la coutume. Ch'te fous mon billet, qu'ils doivent faire monter des trains de géraniums pour décorer la station. Station où la voiture à moteur à explosion est strictement bannie. Seuls circulent de petits véhicules électriques ou des calèches hippomobiles.
Au passage, tu remarqueras la bleutée du ciel bleu. Le matin on excursionne dans le village, on esquive les petits véhicules électriques qui roulent comme des banditos. Les Nanas font les boutiques. Et c'est pas les boutiques qui manquent sur la Bahnofstrasse/Rue de la Gare. Des boutiques de bimbeloteries à touristes, et verroteries de luxe sur montres de luxe. Du pas cher à deux balles et du hyper cher que si ch't'écris l'chiffre y aura pas assez d'place pour les zéros.
Partout, il est là. Partout on le voit. Le Maître de Zermatt. La fierté helvétique, plus forte que le chocolat et juste après les Banques.
Midi, on s'enfile dans un troquet pour bequeter la moindre. Un quart d'heure de quinze minutes écoulé, on lève le camp et on change de crèmerie. Bien nous en prit, on a pas changer un borne contre un aveugle, bien au contraire la chair fut bonne.
L'aprême, on s'attaque aux hauteurs. On enwagonne dans le train qui va nous mener au Gornergrat, à une altitude qui fout le vertige et qui coupe le souffle.
Tout le long du voyage avec le train à crémaillère, qui franchit des pentes de 20%, on époustoufle de zyeuter le paysage.
On clic-clac Kodak à tout va. A plus de trois mille mètres, on se croirait sous un soleil printanier. La vue sur les hauts sommets de la chaîne des Alpes impressionne, c'est beau de partout.
Mardi matin, Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Six quarante-cinq, le pied en bas le lit. Pas d'bol pour H-IL, c'est l'gauche qu'y pose en premier. Ça ne changera rien ! Une grande journée s'annonce. Après un solide petit-déj au buffet de l'hôtel, on prend la navette gratuite et électrique. Direction le départ du télécabine qui nous amènera au Petit Cervin. Eh oui ! Presque à quatre milles mètres d'altitude. Ca grimpe, ça grimpe. Sans encombre on y arrive. Un ascenseur pour une étage de plus, bon l'étage mesure bien quinze mètres. On se fraie un chemin dans un long tunnel taillé dans l'granit véritable. Puis les escaliers, Pff ! Pff ! Le souffle se fait plus court. Tu fumerais une clope ou un joint, il s'éteindrait faute d'oxygène O2. Le vent souffle à 40 Km/h, ça frise les oreilles avec une température tout juste pas négative.
Des 3'883 mètres sur mer de la plateforme, on redescend prendre une autre télécabine pour remonter au Lac Noir, Schwarzsee dans l'texte. Tout de même à 2'583 mètres.
Du lac Noir, on redescend à Furri, 1'867 m où l'on mangera une assiette de viande séchée des Grison du Valais sur la terrasse.
Tout en sachant que la station de Zermatt se trouve à 1'620m, ch'te laisse calculer le dénivellé. Et si ch'te dis qu'après la bouffe du soir on est fatigué crevé, et qu'on va se zoner, tu peux m'croire sur parole. Et demain sera un autre jour qui te sera conté un autre jour, tu peux y compter. Mais en attendant...
Devinette
C'est petit, c'est jaune et ça porte un chapeau ridicule. Qu'est-ce que c'est ?
Une Japo-niaise à qui j'ai pas osé tirer l'portrait de face